grimporama.com

Ascension d’une voie, réussite ou échec ?

 

.

Ascension d’une voie d’escalade sportive, réussite ou échec ? Comment l’analyser ?

En cas de réussite, que ce soit à vue, flash ou après travail, l’analyse est plus simple.
Si vous avez sorti la voie, vous étiez sûrement dans de bonnes dispositions de motivations et vous avez sûrement choisi un objectif dans le milieu où vous excellez, dalle, dévers, dièdre… Bravo.

Dans le cas inverse, l’échec.
Plusieurs facteurs peuvent en être la cause : l’analyse de la voie , la continuité, la résistance, les placements, l’espacement entre les points… et surtout la peur du vol.

Prenons chaque point en détail :
- L’analyse de la voie et la préparation :
Avant de partir, essayez de déterminer au moins dans la partie visible de l’itinéraire, la gestuelle et le type de mouvements que vous envisagez de faire. Il est bien plus facile d’y réfléchir les pieds au sol que dans un blocage "limite" qui entamera peut-être vos capacités un peu plus loin dans la voie.
Les dégaines, répartissez-les de part et d’autre sur le porte matériel du baudrier. Il est assez désagréable de s’apercevoir avant de mousquetonner que les dégaines sont à l’opposé de là où vous les cherchez. D’ailleurs au cours de votre ascension vous pouvez réajuster le nombre de dégaines de chaque coté du baudrier lorsque vous êtes sur un bon point de repos.
Pensez aussi à en prendre un nombre suffisant, pour cela essayez de compter les points avant de partir ou lisez le topo, ces informations sont généralement mentionnées.

- La continuité, résistance, placements :
Là, c’est plutôt une affaire d’entraînement. Si vous n’avez pas la bonne gestuelle, les bons placements, il est évident que très rapidement vous allez vous dauber les avant-bras et avoir les bouteilles. Pensez que mousquetonner est un mouvement de la voie, il est donc important d’être bien placé sur ses pieds pour clipper le point. Rappelez-vous que généralement les ouvreurs placent les points en fonction des bonnes prises. La "bonne prise" étant bien sûr différente en fonction du niveau de la voie (un bon bac dans un 6a, ou une réglette franche dans un 7b…).
Si vous vous daubez en essayant de placer le point à bout de bras, ce n’est pas franchement la bonne solution. Vous avez sûrement de gros problèmes existentiels par rapport à la chute.
C’est une cause d’échec. Le remède étant d’oser faire le pas pour se retrouver dans une position confortable pour placer la dégaine. Tout est dans la tête et question de moral. Il est préférable de prendre des décisions rapides que de "mourir" à feu doux sous le point.

- La respiration :
L’escalade n’a pas grand chose à voir avec l’apnée, en un mot : respirer.
L’oxygénation des muscles est déterminante. Il est évident qu’il est naturel de tenir un gros blocage sans respirer, mais essayez tout de même d’avoir une respiration régulière.
Expirez bien en allant chercher la prise suivante.

- Le rythme dans la voie :
Une cause d‘échec possible est le rythme dans votre escalade.
Une bonne technique d’anticipation va vous permettre de ne pas trop traîner dans les sections dures et de vous refaire dans les sections plus faciles.

- La morphologie :
L’échec dû à une voie morpho est toujours possible. Il est toujours facile de dire, la voie était morpho, c’était infaisable pour ma taille. Possible… mais pas toujours.
Peut-être avez-vous eu un petit problème de lecture, pas vu la petite prise de pied qui aurait résolu votre problème… Les petits trouvent généralement des solutions qui rendent les pas plus aléatoires mais possibles. Travaillez un peu plus vos placements sur les pieds avec des chaussons correctement ajustés. On ne peut pas non plus demander le confort des charentaises et la précision des chaussons.

- La peur du vol :
Sachez qu’une voie d’escalade n’est validée qu’en tête. La peur du vol fait partie des facteurs limitants. Difficile d’appréhender la chute. Le mieux pour démystifier la chute est de faire une école de vol. De prendre en compte ce facteur, qui est souvent la clé de la réussite ou de l’échec, de manière progressive.

- En conclusion :
Réussite ou échec, moulinette ou en tête, 4c ou 8a… l’essentiel n’est-il pas de se faire plaisir.


© Copyright Grimporama.com