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- Nom : Godoffe
- Prénom : Jacky
- Date de naissance : 21 novembre
1956
- Taille : 1.78 m
- Poids : 62 kg
- Métier : Entraîneur national à
la fédération francaise, chargé de communication
- Sponsors : Boreal, Eldelrid, Kong
- Chaussons utilisés : Pyros et
Matrix |
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Jacky dans
"Opium", (collection Jacky Godoffe) |
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Depuis combien de temps grimpes-tu ?
Un peu plus de 20 ans.
- Qu'est ce qui
fait pour toi de l'escalade un sport à part ?
C'est moi qui suis aux commandes depuis que je grimpe.
- Fais-tu des
compets et qu'est-ce que cela t'apporte ?
J'en ai fait et cela m'a apporté une meilleure connaissance
de moi même et une certaine
humilité.
- Combien de fois
grimpes-tu par semaine ?
Ca dépend de la météo et de mon emploi du temps mais en
moyenne quatre à cinq fois,
même si parfois ça ne dure que deux heures.
- Suis-tu un
programme d'entraînement spécifique ?
Pas de programme, seulement l'envie de grimper ; la beauté
des passages fait le reste.
- Comment
s'organise généralement une semaine de grimpe pour toi ?
Il n'y a aucune semaine qui ressemble à une autre car je
grimpe en fonction d'objectifs liés à
mon emploi du temps, la météo, à ma forme et à l'émulation générale.
C'est donc un tout avec
des pics différents, c'est aussi je crois la raison pour laquelle je ne
m'en suis jamais lassé.
- Pratiques-tu
d'autres sports ?
Je cours un peu.
- Quelle type de
grimpe préfères-tu et pourquoi ?
L'escalade physico dynamico aléatoire. Enfin bref tout sauf
les dalles.
Pourquoi ? Je crois tout simplement que c'est parce que c'est dans ma nature
d'être explosif
et spontané et que tout ce qui est posé et précis n'est pas dans mes
gênes. Ensuite c'est
comme l'histoire du chien qui se mord la queue, au bout d'un moment, on ne
sait plus bien
pourquoi cela a commencé ainsi. Mais je ne m'en plains pas puisque j'ai
toujours pensé
comme Yannick Noah le disait qu'il faut pousser ses points forts et tant pis
pour le reste.
- Y-a t'il un
plaisir différent à ouvrir ou à répéter un bloc ?
C'est clair qu'ouvrir est plus valorisant et plus difficile
aussi vu qu'il faut non seulement trouver
les méthodes mais en plus envisager le problème comme possible. Il y a
donc en plus un côté
visionnaire et l'incertitude du résultat final.
- Comment
t'organises-tu quand tu travailles spécifiquement un bloc dur ?
Je vais dedans et j'essaie les mouvements parfois en étant
soulagé. Après il y a la période de
maturation où tu penses à tes erreurs, où tu imagines les corrections,
puis tu commences à te
convaincre que ça peut faire. Ensuite il y a le moment ou tu bascules entre
le "ça peut faire" et
"ça va faire", mais tu ne sais pas encore quand; Enfin tu sens
que ce n'est qu'une question
d'essais. L'ensemble de ces séquences se réalise plus ou moins vite en
fonction du style et de
la forme du moment. Cela peut parfois prendre 6 mois, parfois une demi
journée.
- Est-ce difficile
de côter et pourquoi ?
Non je crois que ce n'est pas difficile, puisque ce n'est
qu'une estimation personnelle qui doit
être par la suite confirmée. Le vécu personnel fait que l'on sent tout de
suite ce que l'on a envie
de donner, ce qui fait douter au début, c'est la peur du regard des autres.
L'expérience montre
que cela peut mettre plusieurs années pour une cotation avant d'être
stabilisée. Il ne faut pas
hésiter à s'engager, l'essentiel n'est pas que la côte tienne la distance
mais plutôt que le
passage la tienne.
- Fais-tu de la
falaise et quels sont tes sites préférés ?
J'en ai beaucoup fait et j'adorais Chateauvert et Buoux.
- Eprouves-tu des
problèmes à transférer tes qualités en falaise et pourquoi ?
J'en ai eu beaucoup mais je crois que le transfert n'est
qu'une question de pratique.
Passer brutalement d'un type de grimpe à un autre n'est pas possible à
niveau de performance
égal. Il faut donc accepter quand on le fait de reprendre presque de A à Z
les sensations, le
type d'effort, le mental à mettre en oeuvre. Et puis accepter ses propres
limites qui ne sont pas
les mêmes forcément dans le bloc et la falaise.
- T'es-tu souvent
blessé ?
Non je crois avoir eu beaucoup de chance et une nature
heureuse pour ne pas me blesser avec
l'intensité de pratique que j'ai depuis si longtemps.
- Quels types de
blessures as-tu le plus souvent ?
Bof, pas trop en fait, que des petits bobos.
- Qu'est-ce qui te
motives plus que tout en escalade ?
Grimper, c'est le délire, voila en un mot comme en cent ce
qui me motive. Dès que je reviens
au sol après un bloc, je n'ai qu'une envie c'est que ça recommence. Je
suis un grand malade
je crois.
- Cite des blocs
qui t'ont le plus marqué :
Je préfère toujours penser à un bloc que j'ai en tête et
que je n'ai pas encore fait. Je ne le
connais même pas encore si ça se trouve bien que j'en ai bien un ou deux
qui me trottent dans
la tête. Je ne sais pas si mon corps acceptera encore longtemps les
caprices de mon esprit,
mais je sais que le jour où je commencerai à regarder derrière ce que
j'ai fait de mieux, c'est
que je serai mûr pour faire autre chose. La vie est à monter pas à
descendre.
- Un mot pour
finir ?
Je suis accro au bloc, ça ne me rend ni meilleur ni pire
que les autres mais qu'est ce que ça
m'éclate.
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